Venise, 30 décembre 2021 - La magie de Noël illustrée par un dessinateur vénitien. La neige tombe sur les personnages emblématiques de Donaldville et de Mickeyville, aimés des enfants et des adultes, prenant forme de la main de Giorgio Cavazzano, l'un des plus célèbres dessinateurs du monde Disney qui apporte un peu de Venise dans toutes ses œuvres.
Depuis des décennies, le maître de la bande dessinée Cavazzano apporte une ambiance festive en colorant de Noël les histoires de ces drôles de canards et souris imaginaires qui ont caractérisé sa longue carrière. De Minnie Mouse à Dingo, de Donald Duck à Daisy, en passant par Mickey Mouse, Balthazar Picsou, Riri, Fifi e Loulou Duck et tous les autres amis du monde enchanté de Donaldville, Giorgio Cavazzano habille les histoires des personnages de Disney, les plongeant, de sa main habile, dans une atmosphère enchantée faite de décorations, de sapins de Noël, de cadeaux, de traîneaux et de beaucoup de magie.
L'une des plus belles couvertures de Noël de Topolino (journal de bandes dessinées italien) dessinée par Giorgio Cavazzano est cela du numéro 1569 du journal, datée 1985 : avec son atmosphère rétro, cette couverture souhaite de bonnes fêtes à ses lecteurs avec Donald Duck, Balthazar Picsou, Riri, Fifi e Loulou Duck dans une bulle enchantée parmi les festons, les cadeaux et les sapins de Noël. Mais aussi cela du numéro 3038 de Topolino de 2014, où Cavazzano déguise l'un des personnages les plus emblématiques du monde de Disney, Balthazar Picsou, en Père Noël, transportant en un instant les lecteurs de la légendaire BD dans l'atmosphère magique de Noël. Un autre chef-d’œuvre est la couverture de 1994, plus précisément du numéro 2039 du journal, où on est accueilli par une scène enchanteresse de la vie quotidienne où Donald Duck, en tant que Père Noël, regarde les lecteurs droit dans les yeux pour les inviter à se taire et à ne pas réveiller ses petits-enfants qui dorment sur le canapé en attendant l'arrivée des cadeaux. Et puis il y a la couverture de Noël la plus récente, celle du numéro 3135 de Topolino, datée 2015, où dans un paysage enneigé Minnie Mouse, Mickey Mouse, Donald Duck et Dingo regardent avec admiration un traîneau rempli de cadeaux de Noël, tiré par des rennes et prêt à donner de la joie à tous les enfants du monde.
En plus de Noël, Giorgio Cavazzano fait apparaître sa ville, Venise, dans les pages de la légendaire BD Disney depuis plus de 50 ans. Ayant grandi à Fondamenta degli Ormesini, dans le sestiere de Cannaregio, entre les jeux dans les calli, les matchs de football à cinq avec les amis devant la maison du Tintoret et cette odeur inoubliable de chou-fleur du déjeuner des religieuses de Sant'Alvise, Cavazzano cache Venise dans chaque coin de ses histoires et dans chacun de ces coups de crayon qui, placés côte à côte, donnent forme aux personnages inoubliables de l'emblématique journal pour enfants.
On peut distinguer Venise dans les contours de Donaldville et dans les visages des protagonistes de ce monde imaginaire fantastique. Mais surtout, Venise, qui célèbre cette année un anniversaire important, celui des 1600 ans de sa fondation, est fixée dans l'esprit et le cœur de Cavazzano lui-même qui, bien qu'il l'ait quittée à l'âge de 14 ans pour s'installer sur le continent avec sa famille, l'a toujours emmenée avec lui, où qu'il soit et quoi qu'il fasse.
"Je peux toujours voir Venise de ma fenêtre, même si ma fenêtre ne donne plus sur ce merveilleux panorama depuis de nombreuses années", commente Giorgio Cavazzano, "mais j'ai devant les yeux la basilique de la Madonna della Salute, le Grand Canal, les mouettes qui survolent les calli avec cette vue de la ville que j'ai toujours enviée. Je suis vénitien et non seulement j'ai toujours ce bagage avec moi, mais je le mets dans chacun de mes dessins, aussi parce que ma ville a conditionné mon travail, ou plutôt, pour être honnête, l'a rendu possible".
D'une voix entre mélancolie et romantisme, le dessinateur se souvient encore aujourd'hui, à 74 ans, du moment exact où il a compris que son avenir serait dans la BD.
"Je me souviens encore du moment exact où je suis tombé amoureux du dessin", raconte Cavazzano. "C’était à huit ans, un jour où j'avais de la fièvre. Mon cousin, qui était déjà illustrateur, est venu me rendre visite avec un paquet de papier et un crayon, et il m'a dit : "dessine des bateaux" et c'est ainsi que j'ai commencé, en griffonnant des bateaux sur des feuilles de papier blanc. Je suis toujours visuellement lié à ce paquet de papiers que j'ai rempli de croquis, seul dans ma chambre, cet après-midi de forte fièvre et, à partir de ce moment, j'ai su que je voulais devenir comme mon cousin et passer ma vie à dessiner".
Cavazzano aime les mérites et les défauts de Venise, sa relation avec la cité lagunaire n'a jamais été rompue, pas même face aux difficultés.
"Je me souviens de mon père me lisant des livres avec des gants parce qu'il faisait trop froid dans la maison", raconte Cavazzano, "ou des jours où la marée était si haute que je devais aider mes parents à déplacer les meubles à l'étage supérieur pour qu'ils ne soient pas abîmés par l'eau. J'ai toujours trouvé Venise fascinante, pittoresque même dans ses côtés sombres".
Et c'est précisément en raison de cet amour pour sa ville d'origine que Cavazzano choisit de la mettre en scène dans certaines de ses plus belles histoires. Venise apparaît en effet à l'arrière-plan de certaines des aventures les plus passionnantes du monde de la bande dessinée Disney, comme celle qui figure dans les pages du numéro 2858 de Topolino, avec Donald Duck, habillé à la James Bond, qui parcoure à toute vitesse les canaux de la ville à bord de son propre radeau motorisé. Il y a aussi Venise dans le numéro 3249 du journal, où Cavazzano raconte, à travers ses yeux et ceux de Minnie Mouse, Dingo et Pat Hibulaire, l'histoire de la fondation des Gallerie dell'Accademia dans l'histoire “Topolino e il dono dell’Accademia”. Le nouveau projet de l'illustrateur vénitien est également basé sur Venise et vise à raconter une histoire de Vikings se déroulant dans les calli de la cité lagunaire : cette fois, le protagoniste sera l'Arsenal de Venise, où les personnages de la BD iconique devront faire face à de mystérieux messages vikings qui apparaissent sur les statues de lion en marbre à l'entrée de l'historique chantier naval vénitien.
Une histoire qui s'ajoute aux nombreuses autres que Disney a mis en scène dans la Sérénissime : en effet, les canards et les souris sont souvent les protagonistes d'aventures étranges dans les calli et les canaux, à la recherche d'anneaux perdus, pour tenter de sauver les monuments de l’acqua alta, pour conquérir le Lion d'or de la Mostra de Venise, ou encore déguisés en Marco Polo ou prêts à faire des histoires pendant le Carnaval. Des héros de papier, des héros dans les rêves des enfants devenus adultes mais qui ne perdent pas la magie des mondes inconnus, avec en toile de fond une Venise toujours capable d'enchanter, à tout âge.